[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique Titre : | L'Art moderne | Titre original : | Revue critique des arts et de la littérature | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Edmond Picard, Fondateur ; Octave Maus, Fondateur ; Victor Arnould, Fondateur ; Eugène Robert, Fondateur ; Emile Verhaeren, Fondateur | Année de publication : | Mars 1881 (n°1) à août 1914 (n°32) | Langues : | Français (fre) | Catégories : | 3 Culture
| Mots-clés : | art moderne, littérature, Belgique | Note de contenu : | Critiques d'exposition, de livres, de concerts et de théâtre, actualités artistiques, culturelles, petites chroniques | Dimensions : | 30x23cm | Périodicité : | hebdomadaire | Prix : | Le n°= 25 centimes , Abonnement annuel (Belgique)= 10 fr. , Abonnement annuel (Union postale) = 13 fr. | Nombre de pages : | 8 pages pour chaque numéro, numérotation suivie | Couvertures : | "Couverture sur fond blanc avec une écriture noire, non illustrée, comprenant les mentions du numéro de livraison, de la date, du prix, du titre, du sous-titre, de l'abonnement, de l'adresse et des inscriptions récurrentes ( toute l'année 1881 sauf n°9) : L'Art moderne s'occupe de l'Art dans tous ses domaines : Littérature, Peinture, Sculpture, Gravure, Musique, Architecture, Ameublement, Costume, etc, Il est principalement consacré à la Belgique, néanmoins il tient ses lecteurs au courant de tous les événements artistiques étranges. Le journal rend compte de tous les ouvrages de littérature et d'art dont un exemplaire est envoyé à l'administration. Le journal contient une chronique des théâtres, des concerts, des conférences, etc. Il accueille toutes les communications relatives aux réunions artistiques publiques ou privées, aux expositions et aux ventes. Il accepte l'échange avec toute publication périodique artistique ou littéraire. L'Art moderne s'occupe des débats parlementaires et judiciaires au point de vue exclusif de l'éloquence et du goût. Il rend compte des expositions et des ventes d'objets d'art, de livres curieux, de médailles, etc. , il mentionne les prix atteints par les œuvres importantes. Une chronique des tribunaux relate les procès intéressants dans lesquels des questions artistiques sont agitées. Le journal tient les lecteurs au courant delà législation relative aux arts La Rédaction visitera les ateliers d'artiste et les collections particulières pour lesquels une invitation lui sera adressée, et en parlera dans la mesure de ce qui lui paraîtra devoir intéresser le public. Les annonces sont exclusivement réservées aux matières artistiques ou aux industries qui s'y rattachent directement. À partir du 1882, apparition du sommaire et le début des articles" | Illustrations : | aucune | Publicités : | Publicités à chaque dernière page (vente publique, publications, événements culturels) | Adresse : | Rue de l'Industrie, 26, Bruxelles | Numéros parus : | 1739 | Histoire de la revue : | Créée en 1881 par quelques membres du barreau de Bruxelles, elle s'interrompt le 9 août 1914, avec le 32e numéro de sa trente-quatrième année. | Déclaration d’intention : | Jadis, et il n'y a pas bien longtemps encore, l'Art, comme la politique de la religion, avait la prétention d'être immuable. Nul docte critique n'eût commencé un journal sans tirer d'abord le plan précis et complet de toutes les règles qu'il comptait appliquer, avec défense pour quiconque d'en sortir, sous quelque prétexte que ce fût. C'était simple et commode. Le critique, une fois son système solidement formulé, n'avait plus qu'à choisir dans le troupeau des artistes ceux qui portaient son signe : et voilà une école établie. A grands coups de plume, école contre école se mettaient en guerre. Le dernier des orthodoxes dans chacune, était placé par les siens à vingt coudées au-dessus du plus distingué des mécréants de l'école rivale. Ce n'était point des œuvres qu'il s'agissait avant tout de créer, mais un drapeau qu'il fallait imposer à tout prix. Et pourvu qu'on eût fortement démoli l'adversaire, chacun s'endormait avec la confiance entière d'avoir trouvé le dernier mot du Beau, qu'il n'avait plus qu'à léguer aux générations futures. Nous avouons ingénument que nous commençons aujourd'hui ce journal sans aucun parti pris d'école, sans préoccupation aucune de règle, de code ou de symbole. Ou si l'on veut absolument que nous indiquions une tendance, nous dirons que l'Art pour nous est le contraire même de toute recette et de toute formule. L'Art est l'action éternellement spontanée et libre de l'homme sur son milieu, pour le transformer, le transfigurer, le conformera une idée toujours nouvelle. Un artiste n'est tel véritablement que lorsque, dans ce monde qui l'entoure, par une illumination subite, il voit autre chose tout à coup que ce que d'autres y ont vu. Pour le savant, pour le philosophe, cet affreux monde dans lequel nous pataugeons vit, subsiste et se développe par les mêmes lois qui l'ont créé et qui président à ses métamorphoses elles-mêmes. Ces lois ils les découvrent, les malheureux savants, et ils nous prouvent avec une épouvantable clarté que cet univers ne changera jamais, que les sociétés humaines plongeront éternellement dans l'immense banalité dont l'atmosphère nous enveloppe depuis le commencement des choses. Et s'il y a quelque modification, elle est si lente que pour ceux qui la subissent elle devient insensible. Par bonheur l'artiste est là qui se moque, lui, de la science et de la philosophie lorsqu'elles contrarient sa fantaisie et sa liberté. Chaque jour il invente une forme nouvelle, chaque jour il découvre un aspect inattendu et saisissant. Il fouaille la vulgarité bête, et tout un monde merveilleux, étonnant, coloré, harmonieux, apparaît et se profile sur la chambre obscure de la pensée. Monde vrai, aussi réel que l'autre, puisqu'il n'est fait que des éléments du monde réel, mais pénétré des effluves lumineux du sentiment et de l'idée. Et l'artiste ne se contente pas de bâtir dans l'idéal. Il s'occupe de tout ce qui nous intéresse et nous touche. Nos monuments, nos maisons, nos meubles, nos vêtements, les moindres objets dont chaque jour nous nous servons, sont repris sans cesse, transformés par l'Art, qui se mêle ainsi à toutes choses et refait constamment notre vie entière pour la rendre plus élégante, plus digne, plus riante et plus sociale. Il crée des types qui influent sur nos mœurs et finissent par s'imposer si bien qu'il devient un agent principal de civilisation. Quel monde enviable ce serait que celui où l'Art régnerait en maître et donnerait à tous, en le satisfaisant, le goût des choses délicates, belles, pures et élevées. C'est à cette large et toute puissante expansion de l'Art que nous voulons aider dans la mesure de nos forces. Nous ne prétendons pas le diriger, mais nous y soumettre, le suivre, le faire connaître dans chacune de ses manifestations et dans son besoin perpétuel de création et de renouvellement. Nous essayons de prendre une place que personne n'occupe à Bruxelles, car depuis que l'Artiste a disparu, la capitale d'un pays aussi foncièrement artistique que le nôtre n'a pas un seul journal exclusivement consacré à l'ensemble du mouvement artistique. Notre ambition n'est pas modeste. Nous voulons aplanir les voies, faciliter les rapports entre les artistes et le public, afin que l'Art acquière chaque jour davantage la bienfaisante in- fluence sociale qui doit lui appartenir, afin aussi que les artistes occupent matériellement et moralement la situation importante dont ils sont dignes Nous possédons un grand avantage, celui de n'être point artistes nous-mêmes, de n'être même pas journalistes, et de n'avoir à soutenir aucune coterie, aucun parti, ni à défendre aucune personnalité. Mais si pour nous le principe de l'Art est la spontanéité, de même nous entendons revendiquer une liberté entière. Notre rôle devant une œuvre sera avant tout de l'expliquer et de la faire comprendre, afin que le public puisse juger par lui-même. Cependant il doit être permis au critique d'émettre son propre avis, et plus cet avis sera net et accentué, plus il mettra de lumière dans l'esprit. Ce que nous prisons chez l'artiste c'est la personnalité» l'originalité indépendante. De même il n'y a d'opinion sérieuse que lorsque le lecteur peut être certain qu'aucune influence de position ou même d'amitié n'aura pu détourner le critique de l'expression complète et vive de ce qu'il croit juste et vrai. Nous pouvons au moins donner cette garantie, que nous dirons toujours notre pensée entière. £ | Sources : | Digithèque de l'ULB | Liens : | http://digitheque.ulb.ac.be/fr/digitheque-revues-litteraires-belges/periodiques-numerises/index.html#c11373 |
[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique L'Art moderne = Revue critique des arts et de la littérature [texte imprimé] / Edmond Picard, Fondateur ; Octave Maus, Fondateur ; Victor Arnould, Fondateur ; Eugène Robert, Fondateur ; Emile Verhaeren, Fondateur . - Mars 1881 (n°1) à août 1914 (n°32). Langues : Français ( fre) Catégories : | 3 Culture
| Mots-clés : | art moderne, littérature, Belgique | Note de contenu : | Critiques d'exposition, de livres, de concerts et de théâtre, actualités artistiques, culturelles, petites chroniques | Dimensions : | 30x23cm | Périodicité : | hebdomadaire | Prix : | Le n°= 25 centimes , Abonnement annuel (Belgique)= 10 fr. , Abonnement annuel (Union postale) = 13 fr. | Nombre de pages : | 8 pages pour chaque numéro, numérotation suivie | Couvertures : | "Couverture sur fond blanc avec une écriture noire, non illustrée, comprenant les mentions du numéro de livraison, de la date, du prix, du titre, du sous-titre, de l'abonnement, de l'adresse et des inscriptions récurrentes ( toute l'année 1881 sauf n°9) : L'Art moderne s'occupe de l'Art dans tous ses domaines : Littérature, Peinture, Sculpture, Gravure, Musique, Architecture, Ameublement, Costume, etc, Il est principalement consacré à la Belgique, néanmoins il tient ses lecteurs au courant de tous les événements artistiques étranges. Le journal rend compte de tous les ouvrages de littérature et d'art dont un exemplaire est envoyé à l'administration. Le journal contient une chronique des théâtres, des concerts, des conférences, etc. Il accueille toutes les communications relatives aux réunions artistiques publiques ou privées, aux expositions et aux ventes. Il accepte l'échange avec toute publication périodique artistique ou littéraire. L'Art moderne s'occupe des débats parlementaires et judiciaires au point de vue exclusif de l'éloquence et du goût. Il rend compte des expositions et des ventes d'objets d'art, de livres curieux, de médailles, etc. , il mentionne les prix atteints par les œuvres importantes. Une chronique des tribunaux relate les procès intéressants dans lesquels des questions artistiques sont agitées. Le journal tient les lecteurs au courant delà législation relative aux arts La Rédaction visitera les ateliers d'artiste et les collections particulières pour lesquels une invitation lui sera adressée, et en parlera dans la mesure de ce qui lui paraîtra devoir intéresser le public. Les annonces sont exclusivement réservées aux matières artistiques ou aux industries qui s'y rattachent directement. À partir du 1882, apparition du sommaire et le début des articles" | Illustrations : | aucune | Publicités : | Publicités à chaque dernière page (vente publique, publications, événements culturels) | Adresse : | Rue de l'Industrie, 26, Bruxelles | Numéros parus : | 1739 | Histoire de la revue : | Créée en 1881 par quelques membres du barreau de Bruxelles, elle s'interrompt le 9 août 1914, avec le 32e numéro de sa trente-quatrième année. | Déclaration d’intention : | Jadis, et il n'y a pas bien longtemps encore, l'Art, comme la politique de la religion, avait la prétention d'être immuable. Nul docte critique n'eût commencé un journal sans tirer d'abord le plan précis et complet de toutes les règles qu'il comptait appliquer, avec défense pour quiconque d'en sortir, sous quelque prétexte que ce fût. C'était simple et commode. Le critique, une fois son système solidement formulé, n'avait plus qu'à choisir dans le troupeau des artistes ceux qui portaient son signe : et voilà une école établie. A grands coups de plume, école contre école se mettaient en guerre. Le dernier des orthodoxes dans chacune, était placé par les siens à vingt coudées au-dessus du plus distingué des mécréants de l'école rivale. Ce n'était point des œuvres qu'il s'agissait avant tout de créer, mais un drapeau qu'il fallait imposer à tout prix. Et pourvu qu'on eût fortement démoli l'adversaire, chacun s'endormait avec la confiance entière d'avoir trouvé le dernier mot du Beau, qu'il n'avait plus qu'à léguer aux générations futures. Nous avouons ingénument que nous commençons aujourd'hui ce journal sans aucun parti pris d'école, sans préoccupation aucune de règle, de code ou de symbole. Ou si l'on veut absolument que nous indiquions une tendance, nous dirons que l'Art pour nous est le contraire même de toute recette et de toute formule. L'Art est l'action éternellement spontanée et libre de l'homme sur son milieu, pour le transformer, le transfigurer, le conformera une idée toujours nouvelle. Un artiste n'est tel véritablement que lorsque, dans ce monde qui l'entoure, par une illumination subite, il voit autre chose tout à coup que ce que d'autres y ont vu. Pour le savant, pour le philosophe, cet affreux monde dans lequel nous pataugeons vit, subsiste et se développe par les mêmes lois qui l'ont créé et qui président à ses métamorphoses elles-mêmes. Ces lois ils les découvrent, les malheureux savants, et ils nous prouvent avec une épouvantable clarté que cet univers ne changera jamais, que les sociétés humaines plongeront éternellement dans l'immense banalité dont l'atmosphère nous enveloppe depuis le commencement des choses. Et s'il y a quelque modification, elle est si lente que pour ceux qui la subissent elle devient insensible. Par bonheur l'artiste est là qui se moque, lui, de la science et de la philosophie lorsqu'elles contrarient sa fantaisie et sa liberté. Chaque jour il invente une forme nouvelle, chaque jour il découvre un aspect inattendu et saisissant. Il fouaille la vulgarité bête, et tout un monde merveilleux, étonnant, coloré, harmonieux, apparaît et se profile sur la chambre obscure de la pensée. Monde vrai, aussi réel que l'autre, puisqu'il n'est fait que des éléments du monde réel, mais pénétré des effluves lumineux du sentiment et de l'idée. Et l'artiste ne se contente pas de bâtir dans l'idéal. Il s'occupe de tout ce qui nous intéresse et nous touche. Nos monuments, nos maisons, nos meubles, nos vêtements, les moindres objets dont chaque jour nous nous servons, sont repris sans cesse, transformés par l'Art, qui se mêle ainsi à toutes choses et refait constamment notre vie entière pour la rendre plus élégante, plus digne, plus riante et plus sociale. Il crée des types qui influent sur nos mœurs et finissent par s'imposer si bien qu'il devient un agent principal de civilisation. Quel monde enviable ce serait que celui où l'Art régnerait en maître et donnerait à tous, en le satisfaisant, le goût des choses délicates, belles, pures et élevées. C'est à cette large et toute puissante expansion de l'Art que nous voulons aider dans la mesure de nos forces. Nous ne prétendons pas le diriger, mais nous y soumettre, le suivre, le faire connaître dans chacune de ses manifestations et dans son besoin perpétuel de création et de renouvellement. Nous essayons de prendre une place que personne n'occupe à Bruxelles, car depuis que l'Artiste a disparu, la capitale d'un pays aussi foncièrement artistique que le nôtre n'a pas un seul journal exclusivement consacré à l'ensemble du mouvement artistique. Notre ambition n'est pas modeste. Nous voulons aplanir les voies, faciliter les rapports entre les artistes et le public, afin que l'Art acquière chaque jour davantage la bienfaisante in- fluence sociale qui doit lui appartenir, afin aussi que les artistes occupent matériellement et moralement la situation importante dont ils sont dignes Nous possédons un grand avantage, celui de n'être point artistes nous-mêmes, de n'être même pas journalistes, et de n'avoir à soutenir aucune coterie, aucun parti, ni à défendre aucune personnalité. Mais si pour nous le principe de l'Art est la spontanéité, de même nous entendons revendiquer une liberté entière. Notre rôle devant une œuvre sera avant tout de l'expliquer et de la faire comprendre, afin que le public puisse juger par lui-même. Cependant il doit être permis au critique d'émettre son propre avis, et plus cet avis sera net et accentué, plus il mettra de lumière dans l'esprit. Ce que nous prisons chez l'artiste c'est la personnalité» l'originalité indépendante. De même il n'y a d'opinion sérieuse que lorsque le lecteur peut être certain qu'aucune influence de position ou même d'amitié n'aura pu détourner le critique de l'expression complète et vive de ce qu'il croit juste et vrai. Nous pouvons au moins donner cette garantie, que nous dirons toujours notre pensée entière. £ | Sources : | Digithèque de l'ULB | Liens : | http://digitheque.ulb.ac.be/fr/digitheque-revues-litteraires-belges/periodiques-numerises/index.html#c11373 |
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