PRELIA
Petites REvues de LIttérature et d'Art
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Auteur Alcan-Lévy
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Ajouter le résultat dans votre panier Affiner la rechercheLe Décadent / Anatole Baju
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Titre : Le Décadent : Journal littéraire et artistique [1886]; Littéraire [14 août 1886]; Revue littéraire bimensuelle [1887]; La France littéraire, philosophie, critique, sociologie [1888] Type de document : texte imprimé Auteurs : Anatole Baju, Fondateur ; Charles Evendal, Fondateur ; Paul Pradet, Fondateur ; Anatole Baju, Directeur de publication ; Paterne Berrichon, Secrétaire de rédaction ; Pierre Vareilles, Secrétaire de rédaction ; Louis Villatte, Secrétaire de rédaction ; Luc Vajarnet, Rédacteur en chef ; Paul Pradet, Rédacteur en chef ; Imprimerie du Décadent (5 bis rue Lamartine, Paris), Imprimeur ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Alexandre Mayon, Imprimeur Année de publication : 10/04 au 04/12/1886; 01/12/1887 au 15/05/1889 Langues : Français (fre) Note de contenu : Poésie, critique, chroniques, sports, feuilleton, silhouettes décadentes, critique dramatique, échos.
Comité de rédaction : Anatole Baju, Charles Evendal, Paul Pradet, Moïse Renault, Paterne Berrichon, G.-A. Aurier, Cazals Dimensions : Format journal, in-folio de 4 pages (première série); revue in-12 (jusqu'au n° 10) puis in-18 de 16 à 32 pages (deuxième série) Périodicité : Hebdomadaire (première série), bimensuel (deuxième série) Tirage : Tirage indiqué: entre 5000 et 10000 exemplaires Prix : 15 centimes le numéro (première et deuxième série), abonnement: Paris 10 fr., Départements 12 fr. Diffusion : Une quinzaine de dépositaires; diffusion Hachette dans les kiosques et les gares. Adresse : Première série: 5 bis rue Lamartine, Paris; deuxième série: 54, boulevard de la Chapelle, puis 46, boulevard Barbès, Paris. Numéros parus : 1-35 (première série); 1-35 (deuxième série) Histoire de la revue : Fondé en 1886 par Anatole Baju, humble instituteur, admirateur de Verlaine, désirant se faire un nom dans la littérature en utilisant Montmartre comme caisse d'écho. Baju s'entoure de quelques amis (dont Charles Evendal, qui quitte rapidement le journal par paresse) pour imprimer un premier numéro dans son propre appartement (les n° 26-28 sont imprimés par Alcan-Lévy). Le premier rédacteur en chef est Luc Vajarnet, puis Paul Pradet (en réalité, la même personne, un ouvrier typographe) à partir du n° 3 du 24 avril 1886; Paterne Berrichon est secrétaire de la rédaction des n° 18-20 de la première série, avant de laisser sa place à Pierre Vareilles (21-27) et Louis Villatte (28-35), avatars de Baju. La première série paraît du 10 avril au 4 décembre 1886; les textes de quelques Maîtres (Verlaine, Mallarmé) sont entourés de textes d'Aurier, Brinn'Gaubast, Ghil... Baju signe sous pseudonymes une bonne partie des articles (Hector Fayolle, Pombino, Raoul Vague, Pierre Vareilles, Louis Villatte). Le ton s'envenime entre le Décadent et la Vogue de Kahn, les collaborateurs de la Vogue étant bannis du journal de Baju à partir du n° 25. Vallette critique aussi le Décadent dans le Scapin; René Ghil le fait dans La Décadence, une revue créée en 1886 qui contrefait le Décadent. Le 1er décembre 1887, le Décadent reparaît, en réduisant sa rédaction et en adoptant le format revue et un programme anti-naturaliste et anti-symboliste, autour de Raynaud, du Plessys, Tailhade (qui publie de faux Rimbaud après Raynaud)... Baju est directeur, seul titre rédactionnel de la manchette; la revue est imprimée par Alexandre Mayon. Devant la montée du boulangisme, Baju transforme encore sa revue en 1889, la présentant à partir du numéro 33, sous le titre de La France littéraire, comme un périodique socialiste. Déclaration d’intention : AUX LECTEURS ! Se dissimuler l’état de décadence où nous sommes arrivés serait le comble de l'insenséisme. Religion, mœurs, justice, tout décade, ou plutôt tout subit une transformation inéluctable. La société se désagrège sous l'action corrosive d'une civilisation déliquescente. L'homme moderne est un blasé. Affinement d'appétits, de sensations, de goût, de luxe, de jouissances ; névrose, hystérie, hypnotisme, morphinomanie, charlatanisme scientifique, schopenhauérisme à outrance, tels sont les prodromes de l'évolution sociale. C'est dans la langue surtout que s'en manifestent les premiers symptômes. A des besoins nouveaux correspondent des idées nouvelles, subtiles et nuancées à l'infini. De là nécessité de créer des vocables inouïs pour exprimer une telle complexité de sentiments et de sensations physiologiques. Nous ne nous occuperons de ce mouvement qu'au point le vue de la littérature. La décadence politique nous laisse frigides. Elle marche d'ailleurs son train menée par cette secte symptômatique de politiciens dont l'apparition était inévitable à ces heures défaillantes. Nous nous abstiendrons de politique comme d'une chose idéalement infecte et abjectement méprisable. L'art n'a pas de parti : il est le seul point de ralliement de toutes les opinions. C’est lui que nous allons suivre dans ses fluctuations. Nous vouons cette feuille, aux innovations tuantes, aux audaces stupéfiantes, aux incohérences à 36 atmosphères dans la limite la plus reculée de leur compatibilité avec ces conventions archaïques étiquetées du nom de morale publique. Nous serons les vedettes d'une littérature idéale, les précurseurs du transformisme latent qui affouille les strates superposées du classicisme, du romantisme et du naturalisme ; en un mot nous serons les mahdis clamant éternellement le dogme élixirisé, le verbe quintessencié du décadisrne triomphant. LA RÉDACTION Sources : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429854b/date.r=.langFR Bibliographie : Anatole Baju, L'Ecole décadente, Vanier, 1887; Ernest Raynaud, La Mêlée symboliste, Nizet, 1918-1922; Noël Richard, Le Mouvement décadent. Dandys, Esthètes et Quintessents, Nizet, 1968 ; Bénédicte Didier, Petites revues et esprit bohème à la fin du XIXe siècle, 1878-1889 : Panurge, Le Chat noir, La Vogue, Le Décadent, La Plume, Paris, L’Harmattan, coll. Critiques littéraires, 2009; Véronique Silva Pereira, « « Les premières armes du symbolisme » : le rôle du « petit journal » dans la querelle symboliste de 1886 », COnTEXTES [En ligne], 11 | 2012, mis en ligne le 18 mai 2012. URL : http://contextes.revues.org/5318 ; la notice que consacre Yoan Vérilhac au Décadent dans Bruno Curatolo (dir.), Dictionnaire des revues littéraires au XXe siècle : domaine français, Paris, Honoré Champion, coll. Dictionnaires et références, 2014. Liens : Véronique Silva Pereira, « Les premières armes du symbolisme » / Blog de Bénédicte Didier / Une pièce parodique sur la fondation du Décadent [périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique Le Décadent : Journal littéraire et artistique [1886]; Littéraire [14 août 1886]; Revue littéraire bimensuelle [1887]; La France littéraire, philosophie, critique, sociologie [1888] [texte imprimé] / Anatole Baju, Fondateur ; Charles Evendal, Fondateur ; Paul Pradet, Fondateur ; Anatole Baju, Directeur de publication ; Paterne Berrichon, Secrétaire de rédaction ; Pierre Vareilles, Secrétaire de rédaction ; Louis Villatte, Secrétaire de rédaction ; Luc Vajarnet, Rédacteur en chef ; Paul Pradet, Rédacteur en chef ; Imprimerie du Décadent (5 bis rue Lamartine, Paris), Imprimeur ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Alexandre Mayon, Imprimeur . - 10/04 au 04/12/1886; 01/12/1887 au 15/05/1889.
Langues : Français (fre)
Note de contenu : Poésie, critique, chroniques, sports, feuilleton, silhouettes décadentes, critique dramatique, échos.
Comité de rédaction : Anatole Baju, Charles Evendal, Paul Pradet, Moïse Renault, Paterne Berrichon, G.-A. Aurier, Cazals Dimensions : Format journal, in-folio de 4 pages (première série); revue in-12 (jusqu'au n° 10) puis in-18 de 16 à 32 pages (deuxième série) Périodicité : Hebdomadaire (première série), bimensuel (deuxième série) Tirage : Tirage indiqué: entre 5000 et 10000 exemplaires Prix : 15 centimes le numéro (première et deuxième série), abonnement: Paris 10 fr., Départements 12 fr. Diffusion : Une quinzaine de dépositaires; diffusion Hachette dans les kiosques et les gares. Adresse : Première série: 5 bis rue Lamartine, Paris; deuxième série: 54, boulevard de la Chapelle, puis 46, boulevard Barbès, Paris. Numéros parus : 1-35 (première série); 1-35 (deuxième série) Histoire de la revue : Fondé en 1886 par Anatole Baju, humble instituteur, admirateur de Verlaine, désirant se faire un nom dans la littérature en utilisant Montmartre comme caisse d'écho. Baju s'entoure de quelques amis (dont Charles Evendal, qui quitte rapidement le journal par paresse) pour imprimer un premier numéro dans son propre appartement (les n° 26-28 sont imprimés par Alcan-Lévy). Le premier rédacteur en chef est Luc Vajarnet, puis Paul Pradet (en réalité, la même personne, un ouvrier typographe) à partir du n° 3 du 24 avril 1886; Paterne Berrichon est secrétaire de la rédaction des n° 18-20 de la première série, avant de laisser sa place à Pierre Vareilles (21-27) et Louis Villatte (28-35), avatars de Baju. La première série paraît du 10 avril au 4 décembre 1886; les textes de quelques Maîtres (Verlaine, Mallarmé) sont entourés de textes d'Aurier, Brinn'Gaubast, Ghil... Baju signe sous pseudonymes une bonne partie des articles (Hector Fayolle, Pombino, Raoul Vague, Pierre Vareilles, Louis Villatte). Le ton s'envenime entre le Décadent et la Vogue de Kahn, les collaborateurs de la Vogue étant bannis du journal de Baju à partir du n° 25. Vallette critique aussi le Décadent dans le Scapin; René Ghil le fait dans La Décadence, une revue créée en 1886 qui contrefait le Décadent. Le 1er décembre 1887, le Décadent reparaît, en réduisant sa rédaction et en adoptant le format revue et un programme anti-naturaliste et anti-symboliste, autour de Raynaud, du Plessys, Tailhade (qui publie de faux Rimbaud après Raynaud)... Baju est directeur, seul titre rédactionnel de la manchette; la revue est imprimée par Alexandre Mayon. Devant la montée du boulangisme, Baju transforme encore sa revue en 1889, la présentant à partir du numéro 33, sous le titre de La France littéraire, comme un périodique socialiste. Déclaration d’intention : AUX LECTEURS ! Se dissimuler l’état de décadence où nous sommes arrivés serait le comble de l'insenséisme. Religion, mœurs, justice, tout décade, ou plutôt tout subit une transformation inéluctable. La société se désagrège sous l'action corrosive d'une civilisation déliquescente. L'homme moderne est un blasé. Affinement d'appétits, de sensations, de goût, de luxe, de jouissances ; névrose, hystérie, hypnotisme, morphinomanie, charlatanisme scientifique, schopenhauérisme à outrance, tels sont les prodromes de l'évolution sociale. C'est dans la langue surtout que s'en manifestent les premiers symptômes. A des besoins nouveaux correspondent des idées nouvelles, subtiles et nuancées à l'infini. De là nécessité de créer des vocables inouïs pour exprimer une telle complexité de sentiments et de sensations physiologiques. Nous ne nous occuperons de ce mouvement qu'au point le vue de la littérature. La décadence politique nous laisse frigides. Elle marche d'ailleurs son train menée par cette secte symptômatique de politiciens dont l'apparition était inévitable à ces heures défaillantes. Nous nous abstiendrons de politique comme d'une chose idéalement infecte et abjectement méprisable. L'art n'a pas de parti : il est le seul point de ralliement de toutes les opinions. C’est lui que nous allons suivre dans ses fluctuations. Nous vouons cette feuille, aux innovations tuantes, aux audaces stupéfiantes, aux incohérences à 36 atmosphères dans la limite la plus reculée de leur compatibilité avec ces conventions archaïques étiquetées du nom de morale publique. Nous serons les vedettes d'une littérature idéale, les précurseurs du transformisme latent qui affouille les strates superposées du classicisme, du romantisme et du naturalisme ; en un mot nous serons les mahdis clamant éternellement le dogme élixirisé, le verbe quintessencié du décadisrne triomphant. LA RÉDACTION Sources : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429854b/date.r=.langFR Bibliographie : Anatole Baju, L'Ecole décadente, Vanier, 1887; Ernest Raynaud, La Mêlée symboliste, Nizet, 1918-1922; Noël Richard, Le Mouvement décadent. Dandys, Esthètes et Quintessents, Nizet, 1968 ; Bénédicte Didier, Petites revues et esprit bohème à la fin du XIXe siècle, 1878-1889 : Panurge, Le Chat noir, La Vogue, Le Décadent, La Plume, Paris, L’Harmattan, coll. Critiques littéraires, 2009; Véronique Silva Pereira, « « Les premières armes du symbolisme » : le rôle du « petit journal » dans la querelle symboliste de 1886 », COnTEXTES [En ligne], 11 | 2012, mis en ligne le 18 mai 2012. URL : http://contextes.revues.org/5318 ; la notice que consacre Yoan Vérilhac au Décadent dans Bruno Curatolo (dir.), Dictionnaire des revues littéraires au XXe siècle : domaine français, Paris, Honoré Champion, coll. Dictionnaires et références, 2014. Liens : Véronique Silva Pereira, « Les premières armes du symbolisme » / Blog de Bénédicte Didier / Une pièce parodique sur la fondation du Décadent
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Titre suivant La Pléiade, nouvelle série / Louis-Pilate de Brinn'Gaubast
Titre : La Pléiade : Revue Littéraire, Artistique, Musicale & Dramatique Type de document : texte imprimé Auteurs : Rodolphe Darzens, Directeur de publication ; Rodolphe Darzens, Fondateur ; Ephraïm Mikhaël, Fondateur ; Pierre Quillard, Fondateur ; Paul Roux, Fondateur ; Louis Dareste, Secrétaire de rédaction ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Rodolphe Darzens, Gérant Année de publication : 1886 Langues : Français (fre) Mots-clés : poésie symbolisme Comité de rédaction : Jean Ajalbert, Camille Bloch, Rodolphe Darzens, Mooris Maeterlinck, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Grégoire Le Roy, Saint-Meleux, Alexandre Tausserat, Charles Van Lerberghe (liste des rédacteurs signalés) puis, à partir du n°7 et dernier : Camille Bloch, Louis Dareste, Rodolphe Darzens, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Saint-Meleux Dimensions : 163 x 247 mm Périodicité : Mensuelle (n'a pas paru en septembre et en octobre) Tirage : [200 exemplaires] Prix : Le n° = 1 fr. ; Abonnement annuel (France) = 10 fr. ; Abonnement annuel (Etranger) = 15 fr. Nombre de pages : 32 pages du n°1 à 4 - 24 pages du n°5 à 7 ; pagination suivie Couvertures : Couverture violette, non illustrée, comprenant les seules mentions de numéro de livraison, de titre et de date Illustrations : Seul le n°4 (juin 1886) contient une gravure hors-texte de Marcel Capy Publicités : Publicités sur la 3e de couverture (Chemins de fer, Relieur, Papèterie, Librairies, La Wallonie... Adresse : M. Rodolphe Darzens, 99, rue Richelieu, Paris ; puis, à partir du n°7 : 115, Faubourg Poissonnière, Paris Histoire de la revue : La publication s'interrompt en septembre et octobre. En 1889, Louis Pilate de Brinn'Gaubast reprend le titre de la revue pour une nouvelle série qui vivra cinq numéros, cédant la place au Mercure de France, sous la direction d'Alfred Vallette. La première Pléiade peut donc être à juste titre considérée, selon l'expression de Saint-Pol-Roux, comme "la grand-mère violette du Mercure de France". Déclaration d’intention : "Théodore de Banville : ""Au lecteur"" / Voici des jeunes gens qui sont jeunes, et des amis qui ont de l'amitié les uns pour les autres. Ceci, Lecteur, si tu veux en convenir sincèrement, vaut déjà l'argent que tu auras donné. LA PLEIADE ! Est-il besoin de dire que ce beau titre n'est pas pris ici dans une acception stricte et que nos poètes sans barbe et sans moustache encore, n'ont nullement la prétention de recommencer les rimeurs réunis autour du grand Ronsard ? Ce qu'ils ont pris d'eux, ce qu'ils conservent et gardent fidèlement, c'est le culte d'une amitié fondée, non sur des circonstances arbitraires et quelconques, mais sur la religion de l'Art divin, qui leur est commune à tous. J'ai dit qu'ils sont jeunes : ils le sont effroyablement. On ne l'est jamais assez. L'aîné d'entre eux n'a pas encore l'âge de Roméo, et ils pourraient ressembler tous à Chérubin, s'ils parlaient habituellement en prose. Ils sont dans la saison heureuse où on ne convoite pas les dignités, ni les tas d'or, ou tous les autres biens qui s'évanouissent en cendre ou en fumée. Ils connaissent uniquement les trésors que rien ne détruit et les vérités éternelles. Ils n'ont pas commis de crimes envers les hommes, ni envers eux-mêmes. Ils ne se sont pas volé de maîtresses, ni emprunté d'argent, ni jalousé entre eux pour le nombre de milles auquel se tireront plus tard leurs livres. C'est pourquoi, Lecteur, si tu veux un instant revivre les jours où tu fus sage, innocent et exempt de désirs avides, rafraîchis-toi à cette Revue, comme tu reviendrais boire à la source pure où tu t'es désaltéré enfant, tandis que la brise parfumée, par l'odeur des feuilles, tremblait dans ta chevelure. Les écrivains de la jeune PLEIADE ont-ils des opinions ? Assurément oui, car tout le monde en a. Sans nul doute, ils aiment le beau, la sincérité, l'art raffiné et délicat, l'expression la plus juste et la plus moderne, et ils sont du côté du génie contre ceux qui sont de l'autre côté. La question économique ? Imprimés à leurs frais (à leurs dépens, aurait-on dit au siècle dernier) chez Alcan-Lévy, qui leur fait des grâces, car il y a des imprimeurs qui aiment la poésie et la littérature, je pense que leur ambition, comme de tous les mortels, est de vivre - s'il se peut autant que Mathusalem, et si cela ne se peut pas, autant qu'une rose. Ils ne feront appel à aucune des célébrités contemporaines ; et boiront dans leurs verres, entre jeunes. Mais, diras-tu, qui justifie ici la présence du vieux homme qui vient faire cette annonce ? Rien de plus simple. Il vient te saluer, sans plus, et ne reparaîtra pas. En le choisissant pour leur porte-parole, les écrivains de la PLEIADE ont voulu montrer qu'un rimeur d'autrefois a pu vivre très vieux et, à la fin de sa vie, être épris de la poésie, comme au premier jour. Et maintenant je leur cède la place ; car le discours d'un hibou plein de bonne volonté ne saurait valoir, même un instant, les trilles énamourés des rossignols." Sources : BNF (Tolbiac, rez-de-jardin, 8-YE-1772) Bibliographie : Jean-Jacques Lefrère, Les Saisons littéraires de Rodolphe Darzens, Paris, Fayard, 1998 ; Jean -Jacques Lefrère, "Lettres inédites d'Ephraïm Mikhaël", Histoires Littéraires, n°15, juillet-septembre 2003, p. 81-148 ; Ephraïm Mikhaël, Œuvres Complètes. Aux origines du Symbolisme, second volume, L'Age d'Homme, collection du Centre Jacques-Petit, 2003 Archives : Ephraïm Mikhaël Papers (MS Fr 306-306.3). Houghton Library, Harvard University Liens : SPiRitus, "De ma Bibliothèque (6) : La Pléiade de 1886" En ligne : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34427364s/date [périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique
Titre suivant La Pléiade, nouvelle série / Louis-Pilate de Brinn'Gaubast
La Pléiade : Revue Littéraire, Artistique, Musicale & Dramatique [texte imprimé] / Rodolphe Darzens, Directeur de publication ; Rodolphe Darzens, Fondateur ; Ephraïm Mikhaël, Fondateur ; Pierre Quillard, Fondateur ; Paul Roux, Fondateur ; Louis Dareste, Secrétaire de rédaction ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Rodolphe Darzens, Gérant . - 1886.
Langues : Français (fre)
Mots-clés : poésie symbolisme Comité de rédaction : Jean Ajalbert, Camille Bloch, Rodolphe Darzens, Mooris Maeterlinck, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Grégoire Le Roy, Saint-Meleux, Alexandre Tausserat, Charles Van Lerberghe (liste des rédacteurs signalés) puis, à partir du n°7 et dernier : Camille Bloch, Louis Dareste, Rodolphe Darzens, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Saint-Meleux Dimensions : 163 x 247 mm Périodicité : Mensuelle (n'a pas paru en septembre et en octobre) Tirage : [200 exemplaires] Prix : Le n° = 1 fr. ; Abonnement annuel (France) = 10 fr. ; Abonnement annuel (Etranger) = 15 fr. Nombre de pages : 32 pages du n°1 à 4 - 24 pages du n°5 à 7 ; pagination suivie Couvertures : Couverture violette, non illustrée, comprenant les seules mentions de numéro de livraison, de titre et de date Illustrations : Seul le n°4 (juin 1886) contient une gravure hors-texte de Marcel Capy Publicités : Publicités sur la 3e de couverture (Chemins de fer, Relieur, Papèterie, Librairies, La Wallonie... Adresse : M. Rodolphe Darzens, 99, rue Richelieu, Paris ; puis, à partir du n°7 : 115, Faubourg Poissonnière, Paris Histoire de la revue : La publication s'interrompt en septembre et octobre. En 1889, Louis Pilate de Brinn'Gaubast reprend le titre de la revue pour une nouvelle série qui vivra cinq numéros, cédant la place au Mercure de France, sous la direction d'Alfred Vallette. La première Pléiade peut donc être à juste titre considérée, selon l'expression de Saint-Pol-Roux, comme "la grand-mère violette du Mercure de France". Déclaration d’intention : "Théodore de Banville : ""Au lecteur"" / Voici des jeunes gens qui sont jeunes, et des amis qui ont de l'amitié les uns pour les autres. Ceci, Lecteur, si tu veux en convenir sincèrement, vaut déjà l'argent que tu auras donné. LA PLEIADE ! Est-il besoin de dire que ce beau titre n'est pas pris ici dans une acception stricte et que nos poètes sans barbe et sans moustache encore, n'ont nullement la prétention de recommencer les rimeurs réunis autour du grand Ronsard ? Ce qu'ils ont pris d'eux, ce qu'ils conservent et gardent fidèlement, c'est le culte d'une amitié fondée, non sur des circonstances arbitraires et quelconques, mais sur la religion de l'Art divin, qui leur est commune à tous. J'ai dit qu'ils sont jeunes : ils le sont effroyablement. On ne l'est jamais assez. L'aîné d'entre eux n'a pas encore l'âge de Roméo, et ils pourraient ressembler tous à Chérubin, s'ils parlaient habituellement en prose. Ils sont dans la saison heureuse où on ne convoite pas les dignités, ni les tas d'or, ou tous les autres biens qui s'évanouissent en cendre ou en fumée. Ils connaissent uniquement les trésors que rien ne détruit et les vérités éternelles. Ils n'ont pas commis de crimes envers les hommes, ni envers eux-mêmes. Ils ne se sont pas volé de maîtresses, ni emprunté d'argent, ni jalousé entre eux pour le nombre de milles auquel se tireront plus tard leurs livres. C'est pourquoi, Lecteur, si tu veux un instant revivre les jours où tu fus sage, innocent et exempt de désirs avides, rafraîchis-toi à cette Revue, comme tu reviendrais boire à la source pure où tu t'es désaltéré enfant, tandis que la brise parfumée, par l'odeur des feuilles, tremblait dans ta chevelure. Les écrivains de la jeune PLEIADE ont-ils des opinions ? Assurément oui, car tout le monde en a. Sans nul doute, ils aiment le beau, la sincérité, l'art raffiné et délicat, l'expression la plus juste et la plus moderne, et ils sont du côté du génie contre ceux qui sont de l'autre côté. La question économique ? Imprimés à leurs frais (à leurs dépens, aurait-on dit au siècle dernier) chez Alcan-Lévy, qui leur fait des grâces, car il y a des imprimeurs qui aiment la poésie et la littérature, je pense que leur ambition, comme de tous les mortels, est de vivre - s'il se peut autant que Mathusalem, et si cela ne se peut pas, autant qu'une rose. Ils ne feront appel à aucune des célébrités contemporaines ; et boiront dans leurs verres, entre jeunes. Mais, diras-tu, qui justifie ici la présence du vieux homme qui vient faire cette annonce ? Rien de plus simple. Il vient te saluer, sans plus, et ne reparaîtra pas. En le choisissant pour leur porte-parole, les écrivains de la PLEIADE ont voulu montrer qu'un rimeur d'autrefois a pu vivre très vieux et, à la fin de sa vie, être épris de la poésie, comme au premier jour. Et maintenant je leur cède la place ; car le discours d'un hibou plein de bonne volonté ne saurait valoir, même un instant, les trilles énamourés des rossignols." Sources : BNF (Tolbiac, rez-de-jardin, 8-YE-1772) Bibliographie : Jean-Jacques Lefrère, Les Saisons littéraires de Rodolphe Darzens, Paris, Fayard, 1998 ; Jean -Jacques Lefrère, "Lettres inédites d'Ephraïm Mikhaël", Histoires Littéraires, n°15, juillet-septembre 2003, p. 81-148 ; Ephraïm Mikhaël, Œuvres Complètes. Aux origines du Symbolisme, second volume, L'Age d'Homme, collection du Centre Jacques-Petit, 2003 Archives : Ephraïm Mikhaël Papers (MS Fr 306-306.3). Houghton Library, Harvard University Liens : SPiRitus, "De ma Bibliothèque (6) : La Pléiade de 1886" En ligne : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34427364s/date