[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique Titre : | La Pléiade : Revue Littéraire, Artistique, Musicale & Dramatique | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Rodolphe Darzens, Directeur de publication ; Rodolphe Darzens, Fondateur ; Ephraïm Mikhaël, Fondateur ; Pierre Quillard, Fondateur ; Paul Roux, Fondateur ; Louis Dareste, Secrétaire de rédaction ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Rodolphe Darzens, Gérant | Année de publication : | 1886 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | poésie symbolisme | Comité de rédaction : | Jean Ajalbert, Camille Bloch, Rodolphe Darzens, Mooris Maeterlinck, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Grégoire Le Roy, Saint-Meleux, Alexandre Tausserat, Charles Van Lerberghe (liste des rédacteurs signalés) puis, à partir du n°7 et dernier : Camille Bloch, Louis Dareste, Rodolphe Darzens, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Saint-Meleux | Dimensions : | 163 x 247 mm | Périodicité : | Mensuelle (n'a pas paru en septembre et en octobre) | Tirage : | [200 exemplaires] | Prix : | Le n° = 1 fr. ; Abonnement annuel (France) = 10 fr. ; Abonnement annuel (Etranger) = 15 fr. | Nombre de pages : | 32 pages du n°1 à 4 - 24 pages du n°5 à 7 ; pagination suivie | Couvertures : | Couverture violette, non illustrée, comprenant les seules mentions de numéro de livraison, de titre et de date | Illustrations : | Seul le n°4 (juin 1886) contient une gravure hors-texte de Marcel Capy | Publicités : | Publicités sur la 3e de couverture (Chemins de fer, Relieur, Papèterie, Librairies, La Wallonie... | Adresse : | M. Rodolphe Darzens, 99, rue Richelieu, Paris ; puis, à partir du n°7 : 115, Faubourg Poissonnière, Paris | Histoire de la revue : | La publication s'interrompt en septembre et octobre. En 1889, Louis Pilate de Brinn'Gaubast reprend le titre de la revue pour une nouvelle série qui vivra cinq numéros, cédant la place au Mercure de France, sous la direction d'Alfred Vallette. La première Pléiade peut donc être à juste titre considérée, selon l'expression de Saint-Pol-Roux, comme "la grand-mère violette du Mercure de France". | Déclaration d’intention : | "Théodore de Banville : ""Au lecteur"" / Voici des jeunes gens qui sont jeunes, et des amis qui ont de l'amitié les uns pour les autres. Ceci, Lecteur, si tu veux en convenir sincèrement, vaut déjà l'argent que tu auras donné. LA PLEIADE ! Est-il besoin de dire que ce beau titre n'est pas pris ici dans une acception stricte et que nos poètes sans barbe et sans moustache encore, n'ont nullement la prétention de recommencer les rimeurs réunis autour du grand Ronsard ? Ce qu'ils ont pris d'eux, ce qu'ils conservent et gardent fidèlement, c'est le culte d'une amitié fondée, non sur des circonstances arbitraires et quelconques, mais sur la religion de l'Art divin, qui leur est commune à tous. J'ai dit qu'ils sont jeunes : ils le sont effroyablement. On ne l'est jamais assez. L'aîné d'entre eux n'a pas encore l'âge de Roméo, et ils pourraient ressembler tous à Chérubin, s'ils parlaient habituellement en prose. Ils sont dans la saison heureuse où on ne convoite pas les dignités, ni les tas d'or, ou tous les autres biens qui s'évanouissent en cendre ou en fumée. Ils connaissent uniquement les trésors que rien ne détruit et les vérités éternelles. Ils n'ont pas commis de crimes envers les hommes, ni envers eux-mêmes. Ils ne se sont pas volé de maîtresses, ni emprunté d'argent, ni jalousé entre eux pour le nombre de milles auquel se tireront plus tard leurs livres. C'est pourquoi, Lecteur, si tu veux un instant revivre les jours où tu fus sage, innocent et exempt de désirs avides, rafraîchis-toi à cette Revue, comme tu reviendrais boire à la source pure où tu t'es désaltéré enfant, tandis que la brise parfumée, par l'odeur des feuilles, tremblait dans ta chevelure. Les écrivains de la jeune PLEIADE ont-ils des opinions ? Assurément oui, car tout le monde en a. Sans nul doute, ils aiment le beau, la sincérité, l'art raffiné et délicat, l'expression la plus juste et la plus moderne, et ils sont du côté du génie contre ceux qui sont de l'autre côté. La question économique ? Imprimés à leurs frais (à leurs dépens, aurait-on dit au siècle dernier) chez Alcan-Lévy, qui leur fait des grâces, car il y a des imprimeurs qui aiment la poésie et la littérature, je pense que leur ambition, comme de tous les mortels, est de vivre - s'il se peut autant que Mathusalem, et si cela ne se peut pas, autant qu'une rose. Ils ne feront appel à aucune des célébrités contemporaines ; et boiront dans leurs verres, entre jeunes. Mais, diras-tu, qui justifie ici la présence du vieux homme qui vient faire cette annonce ? Rien de plus simple. Il vient te saluer, sans plus, et ne reparaîtra pas. En le choisissant pour leur porte-parole, les écrivains de la PLEIADE ont voulu montrer qu'un rimeur d'autrefois a pu vivre très vieux et, à la fin de sa vie, être épris de la poésie, comme au premier jour. Et maintenant je leur cède la place ; car le discours d'un hibou plein de bonne volonté ne saurait valoir, même un instant, les trilles énamourés des rossignols." | Sources : | BNF (Tolbiac, rez-de-jardin, 8-YE-1772) | Bibliographie : | Jean-Jacques Lefrère, Les Saisons littéraires de Rodolphe Darzens, Paris, Fayard, 1998 ; Jean -Jacques Lefrère, "Lettres inédites d'Ephraïm Mikhaël", Histoires Littéraires, n°15, juillet-septembre 2003, p. 81-148 ; Ephraïm Mikhaël, Œuvres Complètes. Aux origines du Symbolisme, second volume, L'Age d'Homme, collection du Centre Jacques-Petit, 2003 | Archives : | Ephraïm Mikhaël Papers (MS Fr 306-306.3). Houghton Library, Harvard University | Liens : | SPiRitus, "De ma Bibliothèque (6) : La Pléiade de 1886" | En ligne : | http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34427364s/date |
[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique La Pléiade : Revue Littéraire, Artistique, Musicale & Dramatique [texte imprimé] / Rodolphe Darzens, Directeur de publication ; Rodolphe Darzens, Fondateur ; Ephraïm Mikhaël, Fondateur ; Pierre Quillard, Fondateur ; Paul Roux, Fondateur ; Louis Dareste, Secrétaire de rédaction ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Rodolphe Darzens, Gérant . - 1886. Langues : Français ( fre) Mots-clés : | poésie symbolisme | Comité de rédaction : | Jean Ajalbert, Camille Bloch, Rodolphe Darzens, Mooris Maeterlinck, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Grégoire Le Roy, Saint-Meleux, Alexandre Tausserat, Charles Van Lerberghe (liste des rédacteurs signalés) puis, à partir du n°7 et dernier : Camille Bloch, Louis Dareste, Rodolphe Darzens, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Paul Roux, Saint-Meleux | Dimensions : | 163 x 247 mm | Périodicité : | Mensuelle (n'a pas paru en septembre et en octobre) | Tirage : | [200 exemplaires] | Prix : | Le n° = 1 fr. ; Abonnement annuel (France) = 10 fr. ; Abonnement annuel (Etranger) = 15 fr. | Nombre de pages : | 32 pages du n°1 à 4 - 24 pages du n°5 à 7 ; pagination suivie | Couvertures : | Couverture violette, non illustrée, comprenant les seules mentions de numéro de livraison, de titre et de date | Illustrations : | Seul le n°4 (juin 1886) contient une gravure hors-texte de Marcel Capy | Publicités : | Publicités sur la 3e de couverture (Chemins de fer, Relieur, Papèterie, Librairies, La Wallonie... | Adresse : | M. Rodolphe Darzens, 99, rue Richelieu, Paris ; puis, à partir du n°7 : 115, Faubourg Poissonnière, Paris | Histoire de la revue : | La publication s'interrompt en septembre et octobre. En 1889, Louis Pilate de Brinn'Gaubast reprend le titre de la revue pour une nouvelle série qui vivra cinq numéros, cédant la place au Mercure de France, sous la direction d'Alfred Vallette. La première Pléiade peut donc être à juste titre considérée, selon l'expression de Saint-Pol-Roux, comme "la grand-mère violette du Mercure de France". | Déclaration d’intention : | "Théodore de Banville : ""Au lecteur"" / Voici des jeunes gens qui sont jeunes, et des amis qui ont de l'amitié les uns pour les autres. Ceci, Lecteur, si tu veux en convenir sincèrement, vaut déjà l'argent que tu auras donné. LA PLEIADE ! Est-il besoin de dire que ce beau titre n'est pas pris ici dans une acception stricte et que nos poètes sans barbe et sans moustache encore, n'ont nullement la prétention de recommencer les rimeurs réunis autour du grand Ronsard ? Ce qu'ils ont pris d'eux, ce qu'ils conservent et gardent fidèlement, c'est le culte d'une amitié fondée, non sur des circonstances arbitraires et quelconques, mais sur la religion de l'Art divin, qui leur est commune à tous. J'ai dit qu'ils sont jeunes : ils le sont effroyablement. On ne l'est jamais assez. L'aîné d'entre eux n'a pas encore l'âge de Roméo, et ils pourraient ressembler tous à Chérubin, s'ils parlaient habituellement en prose. Ils sont dans la saison heureuse où on ne convoite pas les dignités, ni les tas d'or, ou tous les autres biens qui s'évanouissent en cendre ou en fumée. Ils connaissent uniquement les trésors que rien ne détruit et les vérités éternelles. Ils n'ont pas commis de crimes envers les hommes, ni envers eux-mêmes. Ils ne se sont pas volé de maîtresses, ni emprunté d'argent, ni jalousé entre eux pour le nombre de milles auquel se tireront plus tard leurs livres. C'est pourquoi, Lecteur, si tu veux un instant revivre les jours où tu fus sage, innocent et exempt de désirs avides, rafraîchis-toi à cette Revue, comme tu reviendrais boire à la source pure où tu t'es désaltéré enfant, tandis que la brise parfumée, par l'odeur des feuilles, tremblait dans ta chevelure. Les écrivains de la jeune PLEIADE ont-ils des opinions ? Assurément oui, car tout le monde en a. Sans nul doute, ils aiment le beau, la sincérité, l'art raffiné et délicat, l'expression la plus juste et la plus moderne, et ils sont du côté du génie contre ceux qui sont de l'autre côté. La question économique ? Imprimés à leurs frais (à leurs dépens, aurait-on dit au siècle dernier) chez Alcan-Lévy, qui leur fait des grâces, car il y a des imprimeurs qui aiment la poésie et la littérature, je pense que leur ambition, comme de tous les mortels, est de vivre - s'il se peut autant que Mathusalem, et si cela ne se peut pas, autant qu'une rose. Ils ne feront appel à aucune des célébrités contemporaines ; et boiront dans leurs verres, entre jeunes. Mais, diras-tu, qui justifie ici la présence du vieux homme qui vient faire cette annonce ? Rien de plus simple. Il vient te saluer, sans plus, et ne reparaîtra pas. En le choisissant pour leur porte-parole, les écrivains de la PLEIADE ont voulu montrer qu'un rimeur d'autrefois a pu vivre très vieux et, à la fin de sa vie, être épris de la poésie, comme au premier jour. Et maintenant je leur cède la place ; car le discours d'un hibou plein de bonne volonté ne saurait valoir, même un instant, les trilles énamourés des rossignols." | Sources : | BNF (Tolbiac, rez-de-jardin, 8-YE-1772) | Bibliographie : | Jean-Jacques Lefrère, Les Saisons littéraires de Rodolphe Darzens, Paris, Fayard, 1998 ; Jean -Jacques Lefrère, "Lettres inédites d'Ephraïm Mikhaël", Histoires Littéraires, n°15, juillet-septembre 2003, p. 81-148 ; Ephraïm Mikhaël, Œuvres Complètes. Aux origines du Symbolisme, second volume, L'Age d'Homme, collection du Centre Jacques-Petit, 2003 | Archives : | Ephraïm Mikhaël Papers (MS Fr 306-306.3). Houghton Library, Harvard University | Liens : | SPiRitus, "De ma Bibliothèque (6) : La Pléiade de 1886" | En ligne : | http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34427364s/date |
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