[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique Titre : | La Révolution surréaliste | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Pierre Naville, Directeur de publication ; Benjamin Péret, Directeur de publication ; André Breton, Directeur de publication ; Louis Aragon, Gérant ; Imprimerie Alençonnaise (11 rue des Marcheries, Alençon), Imprimeur ; Imprimerie spéciale de la Revue Surréaliste (42 rue Fontaine, Paris IXe), Imprimeur ; Imprimerie Union (13 rue Méchain, Paris), Imprimeur | Editeur : | Librairie Gallimard | Année de publication : | 01/12/1924-15/12/1929 | Autre Editeur : | Librairie José Corti | Note générale : | n° 1 à 4 : Imprimerie Alençonnaise, 11 rue des Marcheries, Alençon ; n° 5 à 11 : Imprimerie spéciale de la Revue Surréaliste, 42 rue Fontaine, Paris IXe ; n° 12 imprimé par l'imprimerie Union, 13 rue Méchain, Paris
| Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | surréalisme politique rêve mort amour Orient écriture automatique | Note de contenu : | Direction: Pierre Naville, Benjamin Péret : n°1-2 ; André Breton n°3 et suivants
| Dimensions : | 29 cm | Périodicité : | très irrégulière : mensuelle puis trimestrielle, puis bi-annuelle et enfin annuelle. | Tirage : | "Il a été tiré du premier numéro de la Révolution Surréaliste, 10 numéros de luxe sur papier de couleur, dont 5 hors commerce, tous numérotés". Le n° 12 de la revue, édité par José Corti, a été tiré à 3000 exemplaires ordinaires et 10 exemplaires de luxe | Prix : | Le prix de la revue s'est plusieurs fois modifié au cours de son existence : du n° 1 au n° 6, l'exemplaire s'achetait 4 francs en France et 5 francs à l'étranger, l'abonnement pour 12 numéros coûtait 45 francs en France et 55 francs à l'étranger. Nouveau | Nombre de pages : | n° 1 à 7 : 34 pages ; n°8 : 38 pages ; double numéro 9-10 : 68 pages ; n° 11 : 44 pages ; n° 12 : 86 pages. | Couvertures : | La couverture se compose du titre de la revue en gros caractère et en majuscule. Sous ce titre prend place une photographie ou une gravure (ex : n° 8, 1926/12/01) différente à chaque parution. Un titre encadre cette photographie en caractère majuscule. Exemple : n°3, sous-titre : "1925 : Fin de l'ère chrétienne". Le double numéro 9-10 : "L'écriture automatique"... En dessous de ces photographies et du sous-titre de la revue, présence du sommaire encadré d'un liserai noir. Puis tout à fait en bas de la couverture les prix de la revue et l'adresse de l'éditeur. N° 1 à 5 couverture en papier rouge. n° 6 à 12 : couverture en papier blanc glacé. | Illustrations : | La revue est assez austère, sans bandeau ni cul-de-lamp, soulignant ainsi la primauté des discours sur l'esthétique. Malgré tout, la couverture est toujours illustrée, principalement par des photomontages. On compte également de nombreuses illustrations à l'intérieur de la revue : gravures, reproductions d'oeuvres graphiques et photographies signées par : Man Ray, Max Ernst, Pablo Picasso, Robert Desnos, Pierre Naville, André Masson, Giorgiode Chirico, Paul Klee, Dédé Sunbeam, Joan Miro, Arp, Georges Braque, Georges Malkine, Pierre Roy, Yves Tanguy, Paolo Uccello, Jacques Vaché, Francis Picabia, René Magritte... | Publicités : | Les publicités sont assez rares dans la revue. Il faut toutefois signaler les publicités pour la parution d'œuvres surréalistes, comme cette publicité détournée pour le surréalisme (n°1 1924/12/01). Quelques publicités enfin, toujours en fin de revue et faisant référence à la parution d'ouvres littéraires ou à des expositions de peintres contemporains. | Adresse : | Librairie Gallimard, 15 boulevard Raspail, Paris (VIIe) pour les n° 1 à 11 ; n° 12 édité par la Librairie José Corti, 6 rue de Clichy, Paris (IXe) | Numéros parus : | 12 numéros | Histoire de la revue : | À l’origine de La Révolution surréaliste, le groupe avait pour projet de lancer, par le biais de la revue, des appels à témoins dans le but de recueillir des témoignages du plus grand nombre sur des sujets de prédilection surréalistes. Le premier appel à contribution concerne les récits de rêve. Pour recueillir ces témoignages, les surréalistes ouvrent le Bureau de recherches surréalistes le 11 octobre 1924. Mais aux vues de l’échec du projet, c’est-à-dire du faible nombre de témoignages recueillis, le Bureau ferme ses portes le 30 janvier 1925 après avoir connu plusieurs directeurs dont le dernier fût Antonin Artaud. Les premiers collaborateurs à rejoindre la revue, outre ses fondateurs (Naville, Péret, Breton, Artaud parmi d’autres) furent des contributeurs d’anciennes revues littéraires telle que L’œuf dur. La Révolution surréaliste connaît, au cours de son histoire, une autre collaboration importante. Le 15 septembre 1925 est officialisée l’union de la revue avec Clarté, de cette collaboration naît notamment des articles politiquement engagés par exemple contre la guerre au Maroc dans la « Lettre ouverte au intellectuels » publiée en juillet 1925 Cependant cette union ne durera pas longtemps du fait notamment de divergences politiques (marxisme révolutionnaire contre communisme) et de la volonté pour André Breton de conserver l’indépendance de sa revue. Le groupe de Clarté envisageait en effet de créer une revue politique unique. Cette revue qui n’a jamais vu le jour devait s’intituler La Guerre civile or celle-ci, avec ce titre très parlant, ne projetait pas de compter parmi ses articles des textes littéraires. Clarté et La Révolution surréaliste s’éloignent alors (voir à ce sujet CUENOT Alain, Clarté 1924-1928, tome II, Du surréalisme au trotskisme, itinéraire politique et culturel, Paris, L’Harmattan, 2011). Des querelles d’ordre politique s’installent au sein même du noyau de membres de la Révolution surréaliste. Artaud et Soupault sont évincés de la revue en novembre 1926 car ils refusaient l’adhésion au PC que programmait Breton. Artaud propose, en réponse et conclusion à cette dispute, un article en juin 1927 : « À la grande nuit ou le bluff surréaliste ». Il commence ainsi : « Que les surréalistes m'aient chassé ou que je me sois mis moi-même à la porte de leurs grotesques simulacres, la question depuis longtemps n'est pas là. C'est parce que j'ai eu assez d'une mascarade qui n'avait que trop duré que je me suis retiré de là-dedans, bien certain d'ailleurs que dans le cadre nouveau qu'ils s'étaient choisi pas plus que dans nul autre les surréalistes ne feraient rien. » Un autre épisode marque les membres de la revue. Il se déroule à un banquet organisé en l’honneur de Saint-Pol-Roux, auteur loué par les Surréalistes, en juillet 1925. Les surréalistes distribuent une « Lettre ouverte à M. Paul Claudel » qui se termine ainsi : « Catholicisme, classicisme gréco-romain, nous vous abandonnons à vos bondieuseries infâmes. Qu'elles vous profitent de toutes manières ; engraissez encore, crevez sous l'admiration et le respect de vos concitoyens. Écrivez, priez et bavez ; nous réclamons le déshonneur de vous avoir traité une fois pour toutes de cuistre et de canaille. » La teneur de cette lettre choque. Mais la soirée prend une tournure de conflit lorsque Rachilde, l’écrivain et épouse d’Alfred Valette déclare : « Une Française ne peut épouser un Allemand ». Cette phrase, contenant pour les surréalistes un discours patriotique inacceptable constitue le point de départ d’une vive altercation. À la suite de cette soirée mouvementée, la Revue surréaliste se verra largement décriée notamment par des revues telles que L’Action française ou Le Journal littéraire ainsi que par la Société des gens de lettres ou encore l’Association des écrivains combattants (voir au sujet de cette soirée de juillet 1925 : SCHULZ Joachim, « La traduction de Saint-Pol-Roux et sa réception en Allemagne ou les “champs littéraires” de la traduction », TTR : traduction, terminologie, rédaction, vol. 1, n°2, 1988 http://www.erudit.org/revue/TTR/1988/v1/n2/037016ar.pdf). Après cet épisode, André Breton prend la direction de la revue. La Révolution surréaliste connaît par la suite d’autres attaques de la part de revue comme par exemple de la NRF en 1928. Les textes Le Grand jeu de Péret et Le Traité de style d’Aragon y sont âprement critiqués. Ces incompréhensions entre Gallimard et les travaux du groupe surréaliste expliquent certainement le changement de dépositaire que connaît la revue en 1929. En effet, le dernier n° de la Révolution surréaliste sera publié chez José Corti, ils étaient jusqu’au n°11 publiés chez Gallimard. La revue fait enfin table rase et disparaît pour laisser place, dès juillet 1930, au premier numéro de la revue Le Surréalisme au service de la Révolution. | Déclaration d’intention : | "Le procès de la connaissance n'étant plus à faire, l'intelligence n'entrant plus en ligne de compte, le rêve seul laisse à l'homme tous ses droits à la liberté. Grâce au rêve, la mort n'a plus de sens obscur et le sens de la vie devient indifférent. Chaque matin, dans toutes les familles, les hommes, les femmes et les enfants, S'ILS N'ONT RIEN DE MIEUX A FAIRE, se racontent leurs rêves. Nous sommes tous à la merci du rêve et nous nous devons de subir son pouvoir à l'état de veille. C'est un tyran terrible habillé de miroirs et d'éclairs. Qu'est-ce que le papier et la plume, qu'est-ce qu'écrire, qu'est-ce que la poésie devant ce géant qui tient les muscles des nuages dans ses muscles ? Vous êtes là bégayant devant le serpent, ignorant les feuilles mortes et les pièges de verre, vous craignez pour votre fortune, pour votre coeur et vos plaisirs et vous cherchez dans l'ombre de vos rêves tous les signes mathématiques qui vous rendront la mort plus naturelle. D'autres et ce sont les prophètes dirigent aveuglément les forces de la nuit vers l'avenir, l'aurore parle par leur bouche, et le monde ravi s'épouvante ou se félicite. Le surréalisme ouvre les portes du rêve à tous ceux pour qui la nuit est avare. Le surréalisme est le carrefour des enchantements du sommeil, de l'alcool, du tabac, de l'éther, de l'opium, de la cocaïne, de la morphine ; mais il est aussi le briseur de chaînes, nous ne dormons pas, nous ne buvons pas, nous ne fuirions pas, nous ne prisons pas, nous ne nous piquons pas et nous rêvons, et la rapidité des aiguilles des lampes introduit dans nos cerveaux la merveilleuse éponge défleurie de l'or. Ah ! si les os étaient gonflés comme des dirigeables, nous visiterions les ténèbres de la Mer Morte. La route est une sentinelle dressée contre le vent qui nous enlace et nous fait trembler devant nos fragiles apparences de rubis. Vous, collés aux échos de nos oreilles comme la pieuvre-horloge au mur du temps, vous pouvez inventer de pauvres histoires qui nous ferons sourire de nonchalance. Nous ne nous dérangeons plus, on a beau dire : l'idée du mouvement est avant tout une idée inerte (Berkeley), et l'arbre de la vitesse nous apparaît. Le cerveau tourne comme un ange et nos paroles sont les grains de plomb qui tuent l'oiseau. Vous à qui la nature a donné le pouvoir d'allumer l'électricité à midi et de rester sous la pluie avec du soleil dans les yeux, vos actes sont gratuits, les nôtres sont rêvés. Tout est chuchotements, coïncidences, le silence et l'étincelle ravissent leur propre révélation. L'arbre chargé de viande qui surgit entre les pavés n'est surnaturel que dans notre étonnement, mais le temps de fermer les yeux, il attend l'inauguration. Toute découverte changeant la nature, la destination d'un objet ou d'un phénomène constitue un fait surréaliste. Entre Napoléon et le buste des phrénologues qui le représentent, il y a toutes les batailles de l'Empire. Loin de nous l'idée d exploiter ces images et de les modifier dans un sens qui pourrait faire croire à un progrès. Que de la distillation d'un liquide apparaisse l'alcool, le lait ou le gaz d'éclairage autant d'images satisfaisantes et d'inventions sans valeur. Nulle transformation n'a lieu mais pourtant, encre invisible, celui qui écrit sera compté parmi les absents. Solitude de l'amour, l'homme couché sur toi commet un crime perpétuel et fatal. Solitude d'écrire l'on ne te connaîtra plus en vain, tes victimes happées par un engrenage d'étoiles violentes, ressuscitent en elles-mêmes. Nous constatons l'exaltation surréaliste des mystiques, des inventeurs et desprophètes et nous passons. On trouvera d'ailleurs dans cette revue des chroniques de l'invention, de la mode, de la vie, des beaux-arts et de la magie. La mode y sera traitée selon la gravitation des lettres blanches sur les chairs nocturnes, la vie selon les partages du jour et des parfums, l'invention selon les joueurs, les beaux-arts selon le patin qui dit : « orage » aux cloches du cèdre centenaire et la magie selon le mouvement des sphères dans des yeux aveugles. Déjà les automates se multiplient et rêvent. Dans les cafés, ils demandent vite de quoi écrire, les veines du marbre sont les graphiques de leur évasion et leurs voitures vont seules au Bois. La Révolution... la Révolution... Le réalisme, c'est émonder les arbres, le surréalisme, c'est émonder la vie."" J.-A. BOIFFARD, P. ELUARD, R. VITRAC. " | Sources : | Wikisource ; Gallica; Une réédition en collection complète paraît en 1975 avec une étude historique en postface de la revue signée Marie-Claire Bancquart. | Bibliographie : | M. Bonnet & J. Chénieux-Gendron, Revues surréalistes françaises autour d'André Breton, 1948-1972, Kraus, New York, 1982. "La révolution surréaliste : sous le signe du rêve", Télérama, conception du hors-série : Catherine Firmin-Didot ; avec la collaboration de Virginie de La Batut...[et al.], Paris, 2002. - 1 vol. (98 p.) : ill. ; 30 cm. Louis Janover, La Révolution surréaliste, Paris, Plon, 1988 (27-Mesnil-sur-l'Estrée : Impr. Firmin-Didot). - 225 p. ; 23 cm. http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100242831, http://melusine.univ-paris3.fr/Revolution_surrealiste/Revol_surr_index.htm, http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/surrealisme-les-revues-surrealistes/ | Archives : | Le site andrebreton.fr propose un dossier d'archives autour de la revue : compte-rendu de réunion manuscrit, abonnemnts, manuscrits préparatoires d'articles de la revue, photographies d'œuvres picturales de la revue, correspondances. http://www.andrebreton.fr/collections/?collection_id=72 | Liens : | Encyclopedia Universalis / Site André Breton / Mélusine | En ligne : | http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34381250f/date.r=la+r%C3%A9volution+surr%C3%A [...] |
[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique La Révolution surréaliste [texte imprimé] / Pierre Naville, Directeur de publication ; Benjamin Péret, Directeur de publication ; André Breton, Directeur de publication ; Louis Aragon, Gérant ; Imprimerie Alençonnaise (11 rue des Marcheries, Alençon), Imprimeur ; Imprimerie spéciale de la Revue Surréaliste (42 rue Fontaine, Paris IXe), Imprimeur ; Imprimerie Union (13 rue Méchain, Paris), Imprimeur . - [S.l.] : Librairie Gallimard : [S.l.] : Librairie José Corti, 01/12/1924-15/12/1929. n° 1 à 4 : Imprimerie Alençonnaise, 11 rue des Marcheries, Alençon ; n° 5 à 11 : Imprimerie spéciale de la Revue Surréaliste, 42 rue Fontaine, Paris IXe ; n° 12 imprimé par l'imprimerie Union, 13 rue Méchain, Paris
Langues : Français ( fre) Mots-clés : | surréalisme politique rêve mort amour Orient écriture automatique | Note de contenu : | Direction: Pierre Naville, Benjamin Péret : n°1-2 ; André Breton n°3 et suivants
| Dimensions : | 29 cm | Périodicité : | très irrégulière : mensuelle puis trimestrielle, puis bi-annuelle et enfin annuelle. | Tirage : | "Il a été tiré du premier numéro de la Révolution Surréaliste, 10 numéros de luxe sur papier de couleur, dont 5 hors commerce, tous numérotés". Le n° 12 de la revue, édité par José Corti, a été tiré à 3000 exemplaires ordinaires et 10 exemplaires de luxe | Prix : | Le prix de la revue s'est plusieurs fois modifié au cours de son existence : du n° 1 au n° 6, l'exemplaire s'achetait 4 francs en France et 5 francs à l'étranger, l'abonnement pour 12 numéros coûtait 45 francs en France et 55 francs à l'étranger. Nouveau | Nombre de pages : | n° 1 à 7 : 34 pages ; n°8 : 38 pages ; double numéro 9-10 : 68 pages ; n° 11 : 44 pages ; n° 12 : 86 pages. | Couvertures : | La couverture se compose du titre de la revue en gros caractère et en majuscule. Sous ce titre prend place une photographie ou une gravure (ex : n° 8, 1926/12/01) différente à chaque parution. Un titre encadre cette photographie en caractère majuscule. Exemple : n°3, sous-titre : "1925 : Fin de l'ère chrétienne". Le double numéro 9-10 : "L'écriture automatique"... En dessous de ces photographies et du sous-titre de la revue, présence du sommaire encadré d'un liserai noir. Puis tout à fait en bas de la couverture les prix de la revue et l'adresse de l'éditeur. N° 1 à 5 couverture en papier rouge. n° 6 à 12 : couverture en papier blanc glacé. | Illustrations : | La revue est assez austère, sans bandeau ni cul-de-lamp, soulignant ainsi la primauté des discours sur l'esthétique. Malgré tout, la couverture est toujours illustrée, principalement par des photomontages. On compte également de nombreuses illustrations à l'intérieur de la revue : gravures, reproductions d'oeuvres graphiques et photographies signées par : Man Ray, Max Ernst, Pablo Picasso, Robert Desnos, Pierre Naville, André Masson, Giorgiode Chirico, Paul Klee, Dédé Sunbeam, Joan Miro, Arp, Georges Braque, Georges Malkine, Pierre Roy, Yves Tanguy, Paolo Uccello, Jacques Vaché, Francis Picabia, René Magritte... | Publicités : | Les publicités sont assez rares dans la revue. Il faut toutefois signaler les publicités pour la parution d'œuvres surréalistes, comme cette publicité détournée pour le surréalisme (n°1 1924/12/01). Quelques publicités enfin, toujours en fin de revue et faisant référence à la parution d'ouvres littéraires ou à des expositions de peintres contemporains. | Adresse : | Librairie Gallimard, 15 boulevard Raspail, Paris (VIIe) pour les n° 1 à 11 ; n° 12 édité par la Librairie José Corti, 6 rue de Clichy, Paris (IXe) | Numéros parus : | 12 numéros | Histoire de la revue : | À l’origine de La Révolution surréaliste, le groupe avait pour projet de lancer, par le biais de la revue, des appels à témoins dans le but de recueillir des témoignages du plus grand nombre sur des sujets de prédilection surréalistes. Le premier appel à contribution concerne les récits de rêve. Pour recueillir ces témoignages, les surréalistes ouvrent le Bureau de recherches surréalistes le 11 octobre 1924. Mais aux vues de l’échec du projet, c’est-à-dire du faible nombre de témoignages recueillis, le Bureau ferme ses portes le 30 janvier 1925 après avoir connu plusieurs directeurs dont le dernier fût Antonin Artaud. Les premiers collaborateurs à rejoindre la revue, outre ses fondateurs (Naville, Péret, Breton, Artaud parmi d’autres) furent des contributeurs d’anciennes revues littéraires telle que L’œuf dur. La Révolution surréaliste connaît, au cours de son histoire, une autre collaboration importante. Le 15 septembre 1925 est officialisée l’union de la revue avec Clarté, de cette collaboration naît notamment des articles politiquement engagés par exemple contre la guerre au Maroc dans la « Lettre ouverte au intellectuels » publiée en juillet 1925 Cependant cette union ne durera pas longtemps du fait notamment de divergences politiques (marxisme révolutionnaire contre communisme) et de la volonté pour André Breton de conserver l’indépendance de sa revue. Le groupe de Clarté envisageait en effet de créer une revue politique unique. Cette revue qui n’a jamais vu le jour devait s’intituler La Guerre civile or celle-ci, avec ce titre très parlant, ne projetait pas de compter parmi ses articles des textes littéraires. Clarté et La Révolution surréaliste s’éloignent alors (voir à ce sujet CUENOT Alain, Clarté 1924-1928, tome II, Du surréalisme au trotskisme, itinéraire politique et culturel, Paris, L’Harmattan, 2011). Des querelles d’ordre politique s’installent au sein même du noyau de membres de la Révolution surréaliste. Artaud et Soupault sont évincés de la revue en novembre 1926 car ils refusaient l’adhésion au PC que programmait Breton. Artaud propose, en réponse et conclusion à cette dispute, un article en juin 1927 : « À la grande nuit ou le bluff surréaliste ». Il commence ainsi : « Que les surréalistes m'aient chassé ou que je me sois mis moi-même à la porte de leurs grotesques simulacres, la question depuis longtemps n'est pas là. C'est parce que j'ai eu assez d'une mascarade qui n'avait que trop duré que je me suis retiré de là-dedans, bien certain d'ailleurs que dans le cadre nouveau qu'ils s'étaient choisi pas plus que dans nul autre les surréalistes ne feraient rien. » Un autre épisode marque les membres de la revue. Il se déroule à un banquet organisé en l’honneur de Saint-Pol-Roux, auteur loué par les Surréalistes, en juillet 1925. Les surréalistes distribuent une « Lettre ouverte à M. Paul Claudel » qui se termine ainsi : « Catholicisme, classicisme gréco-romain, nous vous abandonnons à vos bondieuseries infâmes. Qu'elles vous profitent de toutes manières ; engraissez encore, crevez sous l'admiration et le respect de vos concitoyens. Écrivez, priez et bavez ; nous réclamons le déshonneur de vous avoir traité une fois pour toutes de cuistre et de canaille. » La teneur de cette lettre choque. Mais la soirée prend une tournure de conflit lorsque Rachilde, l’écrivain et épouse d’Alfred Valette déclare : « Une Française ne peut épouser un Allemand ». Cette phrase, contenant pour les surréalistes un discours patriotique inacceptable constitue le point de départ d’une vive altercation. À la suite de cette soirée mouvementée, la Revue surréaliste se verra largement décriée notamment par des revues telles que L’Action française ou Le Journal littéraire ainsi que par la Société des gens de lettres ou encore l’Association des écrivains combattants (voir au sujet de cette soirée de juillet 1925 : SCHULZ Joachim, « La traduction de Saint-Pol-Roux et sa réception en Allemagne ou les “champs littéraires” de la traduction », TTR : traduction, terminologie, rédaction, vol. 1, n°2, 1988 http://www.erudit.org/revue/TTR/1988/v1/n2/037016ar.pdf). Après cet épisode, André Breton prend la direction de la revue. La Révolution surréaliste connaît par la suite d’autres attaques de la part de revue comme par exemple de la NRF en 1928. Les textes Le Grand jeu de Péret et Le Traité de style d’Aragon y sont âprement critiqués. Ces incompréhensions entre Gallimard et les travaux du groupe surréaliste expliquent certainement le changement de dépositaire que connaît la revue en 1929. En effet, le dernier n° de la Révolution surréaliste sera publié chez José Corti, ils étaient jusqu’au n°11 publiés chez Gallimard. La revue fait enfin table rase et disparaît pour laisser place, dès juillet 1930, au premier numéro de la revue Le Surréalisme au service de la Révolution. | Déclaration d’intention : | "Le procès de la connaissance n'étant plus à faire, l'intelligence n'entrant plus en ligne de compte, le rêve seul laisse à l'homme tous ses droits à la liberté. Grâce au rêve, la mort n'a plus de sens obscur et le sens de la vie devient indifférent. Chaque matin, dans toutes les familles, les hommes, les femmes et les enfants, S'ILS N'ONT RIEN DE MIEUX A FAIRE, se racontent leurs rêves. Nous sommes tous à la merci du rêve et nous nous devons de subir son pouvoir à l'état de veille. C'est un tyran terrible habillé de miroirs et d'éclairs. Qu'est-ce que le papier et la plume, qu'est-ce qu'écrire, qu'est-ce que la poésie devant ce géant qui tient les muscles des nuages dans ses muscles ? Vous êtes là bégayant devant le serpent, ignorant les feuilles mortes et les pièges de verre, vous craignez pour votre fortune, pour votre coeur et vos plaisirs et vous cherchez dans l'ombre de vos rêves tous les signes mathématiques qui vous rendront la mort plus naturelle. D'autres et ce sont les prophètes dirigent aveuglément les forces de la nuit vers l'avenir, l'aurore parle par leur bouche, et le monde ravi s'épouvante ou se félicite. Le surréalisme ouvre les portes du rêve à tous ceux pour qui la nuit est avare. Le surréalisme est le carrefour des enchantements du sommeil, de l'alcool, du tabac, de l'éther, de l'opium, de la cocaïne, de la morphine ; mais il est aussi le briseur de chaînes, nous ne dormons pas, nous ne buvons pas, nous ne fuirions pas, nous ne prisons pas, nous ne nous piquons pas et nous rêvons, et la rapidité des aiguilles des lampes introduit dans nos cerveaux la merveilleuse éponge défleurie de l'or. Ah ! si les os étaient gonflés comme des dirigeables, nous visiterions les ténèbres de la Mer Morte. La route est une sentinelle dressée contre le vent qui nous enlace et nous fait trembler devant nos fragiles apparences de rubis. Vous, collés aux échos de nos oreilles comme la pieuvre-horloge au mur du temps, vous pouvez inventer de pauvres histoires qui nous ferons sourire de nonchalance. Nous ne nous dérangeons plus, on a beau dire : l'idée du mouvement est avant tout une idée inerte (Berkeley), et l'arbre de la vitesse nous apparaît. Le cerveau tourne comme un ange et nos paroles sont les grains de plomb qui tuent l'oiseau. Vous à qui la nature a donné le pouvoir d'allumer l'électricité à midi et de rester sous la pluie avec du soleil dans les yeux, vos actes sont gratuits, les nôtres sont rêvés. Tout est chuchotements, coïncidences, le silence et l'étincelle ravissent leur propre révélation. L'arbre chargé de viande qui surgit entre les pavés n'est surnaturel que dans notre étonnement, mais le temps de fermer les yeux, il attend l'inauguration. Toute découverte changeant la nature, la destination d'un objet ou d'un phénomène constitue un fait surréaliste. Entre Napoléon et le buste des phrénologues qui le représentent, il y a toutes les batailles de l'Empire. Loin de nous l'idée d exploiter ces images et de les modifier dans un sens qui pourrait faire croire à un progrès. Que de la distillation d'un liquide apparaisse l'alcool, le lait ou le gaz d'éclairage autant d'images satisfaisantes et d'inventions sans valeur. Nulle transformation n'a lieu mais pourtant, encre invisible, celui qui écrit sera compté parmi les absents. Solitude de l'amour, l'homme couché sur toi commet un crime perpétuel et fatal. Solitude d'écrire l'on ne te connaîtra plus en vain, tes victimes happées par un engrenage d'étoiles violentes, ressuscitent en elles-mêmes. Nous constatons l'exaltation surréaliste des mystiques, des inventeurs et desprophètes et nous passons. On trouvera d'ailleurs dans cette revue des chroniques de l'invention, de la mode, de la vie, des beaux-arts et de la magie. La mode y sera traitée selon la gravitation des lettres blanches sur les chairs nocturnes, la vie selon les partages du jour et des parfums, l'invention selon les joueurs, les beaux-arts selon le patin qui dit : « orage » aux cloches du cèdre centenaire et la magie selon le mouvement des sphères dans des yeux aveugles. Déjà les automates se multiplient et rêvent. Dans les cafés, ils demandent vite de quoi écrire, les veines du marbre sont les graphiques de leur évasion et leurs voitures vont seules au Bois. La Révolution... la Révolution... Le réalisme, c'est émonder les arbres, le surréalisme, c'est émonder la vie."" J.-A. BOIFFARD, P. ELUARD, R. VITRAC. " | Sources : | Wikisource ; Gallica; Une réédition en collection complète paraît en 1975 avec une étude historique en postface de la revue signée Marie-Claire Bancquart. | Bibliographie : | M. Bonnet & J. Chénieux-Gendron, Revues surréalistes françaises autour d'André Breton, 1948-1972, Kraus, New York, 1982. "La révolution surréaliste : sous le signe du rêve", Télérama, conception du hors-série : Catherine Firmin-Didot ; avec la collaboration de Virginie de La Batut...[et al.], Paris, 2002. - 1 vol. (98 p.) : ill. ; 30 cm. Louis Janover, La Révolution surréaliste, Paris, Plon, 1988 (27-Mesnil-sur-l'Estrée : Impr. Firmin-Didot). - 225 p. ; 23 cm. http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100242831, http://melusine.univ-paris3.fr/Revolution_surrealiste/Revol_surr_index.htm, http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/surrealisme-les-revues-surrealistes/ | Archives : | Le site andrebreton.fr propose un dossier d'archives autour de la revue : compte-rendu de réunion manuscrit, abonnemnts, manuscrits préparatoires d'articles de la revue, photographies d'œuvres picturales de la revue, correspondances. http://www.andrebreton.fr/collections/?collection_id=72 | Liens : | Encyclopedia Universalis / Site André Breton / Mélusine | En ligne : | http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34381250f/date.r=la+r%C3%A9volution+surr%C3%A [...] |
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