[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique Titre : | Le Décadent : Journal littéraire et artistique [1886]; Littéraire [14 août 1886]; Revue littéraire bimensuelle [1887]; La France littéraire, philosophie, critique, sociologie [1888] | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Anatole Baju, Fondateur ; Charles Evendal, Fondateur ; Paul Pradet, Fondateur ; Anatole Baju, Directeur de publication ; Paterne Berrichon, Secrétaire de rédaction ; Pierre Vareilles, Secrétaire de rédaction ; Louis Villatte, Secrétaire de rédaction ; Luc Vajarnet, Rédacteur en chef ; Paul Pradet, Rédacteur en chef ; Imprimerie du Décadent (5 bis rue Lamartine, Paris), Imprimeur ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Alexandre Mayon, Imprimeur | Année de publication : | 10/04 au 04/12/1886; 01/12/1887 au 15/05/1889 | Langues : | Français (fre) | Note de contenu : | Poésie, critique, chroniques, sports, feuilleton, silhouettes décadentes, critique dramatique, échos.
| Comité de rédaction : | Anatole Baju, Charles Evendal, Paul Pradet, Moïse Renault, Paterne Berrichon, G.-A. Aurier, Cazals | Dimensions : | Format journal, in-folio de 4 pages (première série); revue in-12 (jusqu'au n° 10) puis in-18 de 16 à 32 pages (deuxième série) | Périodicité : | Hebdomadaire (première série), bimensuel (deuxième série) | Tirage : | Tirage indiqué: entre 5000 et 10000 exemplaires | Prix : | 15 centimes le numéro (première et deuxième série), abonnement: Paris 10 fr., Départements 12 fr. | Diffusion : | Une quinzaine de dépositaires; diffusion Hachette dans les kiosques et les gares. | Adresse : | Première série: 5 bis rue Lamartine, Paris; deuxième série: 54, boulevard de la Chapelle, puis 46, boulevard Barbès, Paris. | Numéros parus : | 1-35 (première série); 1-35 (deuxième série) | Histoire de la revue : | Fondé en 1886 par Anatole Baju, humble instituteur, admirateur de Verlaine, désirant se faire un nom dans la littérature en utilisant Montmartre comme caisse d'écho. Baju s'entoure de quelques amis (dont Charles Evendal, qui quitte rapidement le journal par paresse) pour imprimer un premier numéro dans son propre appartement (les n° 26-28 sont imprimés par Alcan-Lévy). Le premier rédacteur en chef est Luc Vajarnet, puis Paul Pradet (en réalité, la même personne, un ouvrier typographe) à partir du n° 3 du 24 avril 1886; Paterne Berrichon est secrétaire de la rédaction des n° 18-20 de la première série, avant de laisser sa place à Pierre Vareilles (21-27) et Louis Villatte (28-35), avatars de Baju. La première série paraît du 10 avril au 4 décembre 1886; les textes de quelques Maîtres (Verlaine, Mallarmé) sont entourés de textes d'Aurier, Brinn'Gaubast, Ghil... Baju signe sous pseudonymes une bonne partie des articles (Hector Fayolle, Pombino, Raoul Vague, Pierre Vareilles, Louis Villatte). Le ton s'envenime entre le Décadent et la Vogue de Kahn, les collaborateurs de la Vogue étant bannis du journal de Baju à partir du n° 25. Vallette critique aussi le Décadent dans le Scapin; René Ghil le fait dans La Décadence, une revue créée en 1886 qui contrefait le Décadent. Le 1er décembre 1887, le Décadent reparaît, en réduisant sa rédaction et en adoptant le format revue et un programme anti-naturaliste et anti-symboliste, autour de Raynaud, du Plessys, Tailhade (qui publie de faux Rimbaud après Raynaud)... Baju est directeur, seul titre rédactionnel de la manchette; la revue est imprimée par Alexandre Mayon. Devant la montée du boulangisme, Baju transforme encore sa revue en 1889, la présentant à partir du numéro 33, sous le titre de La France littéraire, comme un périodique socialiste. | Déclaration d’intention : | AUX LECTEURS ! Se dissimuler l’état de décadence où nous sommes arrivés serait le comble de l'insenséisme. Religion, mœurs, justice, tout décade, ou plutôt tout subit une transformation inéluctable. La société se désagrège sous l'action corrosive d'une civilisation déliquescente. L'homme moderne est un blasé. Affinement d'appétits, de sensations, de goût, de luxe, de jouissances ; névrose, hystérie, hypnotisme, morphinomanie, charlatanisme scientifique, schopenhauérisme à outrance, tels sont les prodromes de l'évolution sociale. C'est dans la langue surtout que s'en manifestent les premiers symptômes. A des besoins nouveaux correspondent des idées nouvelles, subtiles et nuancées à l'infini. De là nécessité de créer des vocables inouïs pour exprimer une telle complexité de sentiments et de sensations physiologiques. Nous ne nous occuperons de ce mouvement qu'au point le vue de la littérature. La décadence politique nous laisse frigides. Elle marche d'ailleurs son train menée par cette secte symptômatique de politiciens dont l'apparition était inévitable à ces heures défaillantes. Nous nous abstiendrons de politique comme d'une chose idéalement infecte et abjectement méprisable. L'art n'a pas de parti : il est le seul point de ralliement de toutes les opinions. C’est lui que nous allons suivre dans ses fluctuations. Nous vouons cette feuille, aux innovations tuantes, aux audaces stupéfiantes, aux incohérences à 36 atmosphères dans la limite la plus reculée de leur compatibilité avec ces conventions archaïques étiquetées du nom de morale publique. Nous serons les vedettes d'une littérature idéale, les précurseurs du transformisme latent qui affouille les strates superposées du classicisme, du romantisme et du naturalisme ; en un mot nous serons les mahdis clamant éternellement le dogme élixirisé, le verbe quintessencié du décadisrne triomphant. LA RÉDACTION | Sources : | http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429854b/date.r=.langFR | Bibliographie : | Anatole Baju, L'Ecole décadente, Vanier, 1887; Ernest Raynaud, La Mêlée symboliste, Nizet, 1918-1922; Noël Richard, Le Mouvement décadent. Dandys, Esthètes et Quintessents, Nizet, 1968 ; Bénédicte Didier, Petites revues et esprit bohème à la fin du XIXe siècle, 1878-1889 : Panurge, Le Chat noir, La Vogue, Le Décadent, La Plume, Paris, L’Harmattan, coll. Critiques littéraires, 2009; Véronique Silva Pereira, « « Les premières armes du symbolisme » : le rôle du « petit journal » dans la querelle symboliste de 1886 », COnTEXTES [En ligne], 11 | 2012, mis en ligne le 18 mai 2012. URL : http://contextes.revues.org/5318 ; la notice que consacre Yoan Vérilhac au Décadent dans Bruno Curatolo (dir.), Dictionnaire des revues littéraires au XXe siècle : domaine français, Paris, Honoré Champion, coll. Dictionnaires et références, 2014. | Liens : | Véronique Silva Pereira, « Les premières armes du symbolisme » / Blog de Bénédicte Didier / Une pièce parodique sur la fondation du Décadent |
[périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique Le Décadent : Journal littéraire et artistique [1886]; Littéraire [14 août 1886]; Revue littéraire bimensuelle [1887]; La France littéraire, philosophie, critique, sociologie [1888] [texte imprimé] / Anatole Baju, Fondateur ; Charles Evendal, Fondateur ; Paul Pradet, Fondateur ; Anatole Baju, Directeur de publication ; Paterne Berrichon, Secrétaire de rédaction ; Pierre Vareilles, Secrétaire de rédaction ; Louis Villatte, Secrétaire de rédaction ; Luc Vajarnet, Rédacteur en chef ; Paul Pradet, Rédacteur en chef ; Imprimerie du Décadent (5 bis rue Lamartine, Paris), Imprimeur ; Alcan-Lévy, Imprimeur ; Alexandre Mayon, Imprimeur . - 10/04 au 04/12/1886; 01/12/1887 au 15/05/1889. Langues : Français ( fre) Note de contenu : | Poésie, critique, chroniques, sports, feuilleton, silhouettes décadentes, critique dramatique, échos.
| Comité de rédaction : | Anatole Baju, Charles Evendal, Paul Pradet, Moïse Renault, Paterne Berrichon, G.-A. Aurier, Cazals | Dimensions : | Format journal, in-folio de 4 pages (première série); revue in-12 (jusqu'au n° 10) puis in-18 de 16 à 32 pages (deuxième série) | Périodicité : | Hebdomadaire (première série), bimensuel (deuxième série) | Tirage : | Tirage indiqué: entre 5000 et 10000 exemplaires | Prix : | 15 centimes le numéro (première et deuxième série), abonnement: Paris 10 fr., Départements 12 fr. | Diffusion : | Une quinzaine de dépositaires; diffusion Hachette dans les kiosques et les gares. | Adresse : | Première série: 5 bis rue Lamartine, Paris; deuxième série: 54, boulevard de la Chapelle, puis 46, boulevard Barbès, Paris. | Numéros parus : | 1-35 (première série); 1-35 (deuxième série) | Histoire de la revue : | Fondé en 1886 par Anatole Baju, humble instituteur, admirateur de Verlaine, désirant se faire un nom dans la littérature en utilisant Montmartre comme caisse d'écho. Baju s'entoure de quelques amis (dont Charles Evendal, qui quitte rapidement le journal par paresse) pour imprimer un premier numéro dans son propre appartement (les n° 26-28 sont imprimés par Alcan-Lévy). Le premier rédacteur en chef est Luc Vajarnet, puis Paul Pradet (en réalité, la même personne, un ouvrier typographe) à partir du n° 3 du 24 avril 1886; Paterne Berrichon est secrétaire de la rédaction des n° 18-20 de la première série, avant de laisser sa place à Pierre Vareilles (21-27) et Louis Villatte (28-35), avatars de Baju. La première série paraît du 10 avril au 4 décembre 1886; les textes de quelques Maîtres (Verlaine, Mallarmé) sont entourés de textes d'Aurier, Brinn'Gaubast, Ghil... Baju signe sous pseudonymes une bonne partie des articles (Hector Fayolle, Pombino, Raoul Vague, Pierre Vareilles, Louis Villatte). Le ton s'envenime entre le Décadent et la Vogue de Kahn, les collaborateurs de la Vogue étant bannis du journal de Baju à partir du n° 25. Vallette critique aussi le Décadent dans le Scapin; René Ghil le fait dans La Décadence, une revue créée en 1886 qui contrefait le Décadent. Le 1er décembre 1887, le Décadent reparaît, en réduisant sa rédaction et en adoptant le format revue et un programme anti-naturaliste et anti-symboliste, autour de Raynaud, du Plessys, Tailhade (qui publie de faux Rimbaud après Raynaud)... Baju est directeur, seul titre rédactionnel de la manchette; la revue est imprimée par Alexandre Mayon. Devant la montée du boulangisme, Baju transforme encore sa revue en 1889, la présentant à partir du numéro 33, sous le titre de La France littéraire, comme un périodique socialiste. | Déclaration d’intention : | AUX LECTEURS ! Se dissimuler l’état de décadence où nous sommes arrivés serait le comble de l'insenséisme. Religion, mœurs, justice, tout décade, ou plutôt tout subit une transformation inéluctable. La société se désagrège sous l'action corrosive d'une civilisation déliquescente. L'homme moderne est un blasé. Affinement d'appétits, de sensations, de goût, de luxe, de jouissances ; névrose, hystérie, hypnotisme, morphinomanie, charlatanisme scientifique, schopenhauérisme à outrance, tels sont les prodromes de l'évolution sociale. C'est dans la langue surtout que s'en manifestent les premiers symptômes. A des besoins nouveaux correspondent des idées nouvelles, subtiles et nuancées à l'infini. De là nécessité de créer des vocables inouïs pour exprimer une telle complexité de sentiments et de sensations physiologiques. Nous ne nous occuperons de ce mouvement qu'au point le vue de la littérature. La décadence politique nous laisse frigides. Elle marche d'ailleurs son train menée par cette secte symptômatique de politiciens dont l'apparition était inévitable à ces heures défaillantes. Nous nous abstiendrons de politique comme d'une chose idéalement infecte et abjectement méprisable. L'art n'a pas de parti : il est le seul point de ralliement de toutes les opinions. C’est lui que nous allons suivre dans ses fluctuations. Nous vouons cette feuille, aux innovations tuantes, aux audaces stupéfiantes, aux incohérences à 36 atmosphères dans la limite la plus reculée de leur compatibilité avec ces conventions archaïques étiquetées du nom de morale publique. Nous serons les vedettes d'une littérature idéale, les précurseurs du transformisme latent qui affouille les strates superposées du classicisme, du romantisme et du naturalisme ; en un mot nous serons les mahdis clamant éternellement le dogme élixirisé, le verbe quintessencié du décadisrne triomphant. LA RÉDACTION | Sources : | http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429854b/date.r=.langFR | Bibliographie : | Anatole Baju, L'Ecole décadente, Vanier, 1887; Ernest Raynaud, La Mêlée symboliste, Nizet, 1918-1922; Noël Richard, Le Mouvement décadent. Dandys, Esthètes et Quintessents, Nizet, 1968 ; Bénédicte Didier, Petites revues et esprit bohème à la fin du XIXe siècle, 1878-1889 : Panurge, Le Chat noir, La Vogue, Le Décadent, La Plume, Paris, L’Harmattan, coll. Critiques littéraires, 2009; Véronique Silva Pereira, « « Les premières armes du symbolisme » : le rôle du « petit journal » dans la querelle symboliste de 1886 », COnTEXTES [En ligne], 11 | 2012, mis en ligne le 18 mai 2012. URL : http://contextes.revues.org/5318 ; la notice que consacre Yoan Vérilhac au Décadent dans Bruno Curatolo (dir.), Dictionnaire des revues littéraires au XXe siècle : domaine français, Paris, Honoré Champion, coll. Dictionnaires et références, 2014. | Liens : | Véronique Silva Pereira, « Les premières armes du symbolisme » / Blog de Bénédicte Didier / Une pièce parodique sur la fondation du Décadent |
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